L’Arpenteuse

L’arpenteuse est un projet d’installation artistique in situ menant une réflexion sur l’histoire du Palais de l’île et plus précisément sur sa chapelle. Jouant subtilement avec la charpente, l’installation répercute la lumière naturelle et changeante qui traverse les vitraux clairs du lieu.

Maillons de forçats faisant écho aux vieilles prisons attenantes, chaînes symboliques d’apparat ou entraves psychologiques matérialisées, ces 50 mètres réalisés en borosilicate (connu sous le nom de pyrex) serpentent au coeur de la charpente restaurée en 2017.

L’oeuvre joue sur des principes contradictoires. Le visiteur perçoit la fragilité, la transparence et l’élégance du matériau de verre qui s’oppose à la dureté, à l’entrave et la violence du sujet, la chaîne du prisonnier. Cette perception en deux temps active plusieurs maillons d’interprétation : chaîne fantomatique d’une ancienne présence enfermée, toile arachnéenne d’un monument ancien, L’arpenteuse matérialise les couches d’histoire de ce lieu et force délicatement le regard du spectateur à visiter les hauteurs de ce monument symbolique de la ville.

Artiste plasticienne et maître verrier, Sandrine Isambert (née en 1979) est originaire de Haute-Savoie. Après des études d’Arts Appliqués à Lyon et d’Arts Plastiques en Lorraine, elle se spécialise dans le domaine du verre en cofondant avec Guillaume Rude l’atelier Fusion Libre (2009-2018). Elle enseigne à la Haute école des Arts du Rhin de 2012 à 2014. Elle participe régulièrement à des workshops, conférences et cessions d’études autour de ce matériau : entre autres, une table ronde avec Matali Crasset organisée par le Hotshop en résonance avec la Biennale d’art contemporain de Lyon (2022) ou une participation à l’Académie des savoir-faire de la Fondation Hermès (2021-22). Son oeuvre a été sélectionnée par le Corning Museum of Glass de New York en 2015 (Review 26) et en 2023 (Review 42). Depuis 2018, elle vit et travaille entre Annecy et Genève. Son travail de sculpture développe une réflexion sur les mondes invisibles où la mutation des organismes et des paysages souligne la fragilité de nos écosystèmes. Elle mène en parallèle de son travail personnel de nombreuses collaborations artistiques avec d’autres plasticiens dont Benoît Billotte ou encore Gwenaëlle de Carbonnières.