Mégagorgone

Étrange rocher aux couleurs attirantes, presque joyeuses… et trompeuses. Cette masse émergeant du bassin de l’ancien embarcadère de l’Impérial n’est autre qu’un des marqueurs spectaculaires des méfaits de l’anthropocène. La nature ainsi violentée n’a d’autre choix, pour survivre, que celui de la résilience.

Dans l’Antiquité, nul ne pouvait regarder les Gorgones, créatures mythiques, sans être changé en pierre… Fruit des recherches d’Ugo Schiavi autour de l’hybridation et de l’esthétique du désastre, l’œuvre issue de la série Gorgones, objets séduisants au premier abord, conte la nature mise en autodéfense. Sous ce masque attrayant, on devine le plastiglomérat étouffant la planète. Sous l’ère de l’Homme, la destruction est à l’ouvrage et a pour conséquence la création de formes hybrides, dignes d’un cabinet de curiosités. Comme ces nouvelles et terrifiantes créatures fantastiques…

Né en 1987 en France, l’artiste plasticien Ugo Schiavi vit et travaille à Marseille (France). Diplômé de la Villa Arson à Nice en 2011, sa collaboration avec l’artiste Thomas Teurlai l’année suivante marque le début de ses recherches plastiques autour des notions de prélèvement et d’archéologie. Il multiplie les résidences en France (Cité internationale des arts à Paris) et à l’étranger, et participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des lieux et des manifestations majeurs (Nuit Blanche à Paris en 2018, Musée des beaux-arts d’Orléans, Voyage à Nantes en 2021, musée Reattu d’Arles, CAB à Grenoble et Biennale de Lyon en 2022).