Jour de fête
Parmi les nombreux effets du réchauffement climatique, désormais les barques, fragiles, se remplissent des exclus de la fête cherchant un lieu d’accueil pour leurs espoirs. En art, le motif de la barque errante est récurrent. On la retrouve dans de nombreuses peintures, telle La Nef des fous, de J. Bosch ou L’Enfer de Delacroix représentant Dante et Virgile, mais aussi plus près de nous, avec Road to exile du Franco-Camerounais Barthélemy Togo.
Mireille Fulpius et Sylvie Bourcy font de ces barques ballottées, échouées ou retournées contre les roches, les fantômes des embarcations naviguant autrefois sur le Thiou et jouent sur l’ambiguïté d’une image poétique dénonçant à la fois un système économique mortifère, le risque inouï pris par les migrants pour survivre autant qu’elles ouvrent les portes de l’imaginaire. Car comme nous le dit Bachelard, « aucune utilité ne peut légitimer le risque immense de partir sur les flots. Il faut des intérêts puissants qui sont ceux que l’on rêve et pas ceux que l’on calcule ».